Sauf la poésie
suivi
d'Extraits du journal permanent
Sébastien Ménard
Collection : Nuits indormies
Dimensions : hauteur : 19 cm largeur : 12,5 cm
nombre de pages : 82
Façonnage : broché imprimeur
septembre 2025
Prix public 14 €
(Frais de port 3€)
ISBN : 978-2-493404-15-2
Présentation
Parfois la poésie ouvre une fenêtre, un chemin, un cœur…toujours l’émotion.
Elle cherche et trouve qui veut l’entendre. À voix haute, parfois basse, Sébastien Ménard l’interroge, la livre à notre réflexion au travers du miroir sans tain de ses mots.
Paru en extrait en 2022 dans les « Feuillets de nuits », Sauf la poésie opère un va et vient au gré de poèmes et d’extraits du Journal permanent de l’auteur. Vastes sont les références, vaste est le projet de donner parole et corps à ce qui fait poésie dans ce travail de l’exercice répété de la recherche du mot qui ouvrira au poème.
Lire le début

Extraits
sauf la poésie — car elle est mouvement de fuite — retrait — éloignement — elle court jusqu’à très loin dans le tremble palpite en plein cœur et palpite, et palpite, et palpite en souvenir de ce qui disparaît, s’éloigne et se fond
***
sauf la poésie — car ce qui nous relie — ce qui nous relie tous — sans exception — c’est la petite peur — la petite peur qu’on a là-dedans — la petite peur — la petite peur qui continue — c’est ça qui nous relie — c’est ça — ça et nos façons de le faire — nos façons de le faire quand même — vivre — oui voilà — ça et nos façons de faire taire cette petite peur — ou peut-être même de l’accueillir — l’écouter — c’est ça — c’est ça qui nous relie
***
sauf la poésie — car elle ne peut rien à tout ça — elle ne peut rien au poème — elle ne peut rien au mot — elle ne peut rien au grognement — elle ne peut rien aux colères et à tout ce qui les apaise — elle ne peut rien à tout ce qui fait tenir — elle ne peut rien — absolument rien — la poésie ne peut rien à l’effondrement des populations d’insectes — aux printemps silencieux — aux fleuves souillés — aux forêts blessées — et aux montagnes abîmées — elle ne peut rien aux nanoparticules de plastique — elle ne peut rien à tout ce que nous portons de l’avant, de l’après — de ceux qui nous ont parcourus et de ceux qui nous traversent — elle ne peut rien à tout ça — elle est là — simplement elle est là — juste là — et continue
***
j’ai aimé les questions
j’ai aimé tout ce que ça bouscule en moi
j’ai aimé écrire oui
car quelque chose s’est ouvert
un territoire
neuf
dont j’essayais
de trouver
la piste
depuis
plusieurs
années
j’aimerais
je pense
transmettre
tout l’élan possible
pour la suite des jours et des nuits
car ça au moins
c’est du solide
les jours
les nuits
le Soleil