maintenant le gouffre se fait demeure

chaos en marche vers une humanité

endormie

 

au bout de la nuisance

au bout de cet instant mitrailleur

de rêves

de nuits

on crève

urgemment

​

***

poète

pourquoi cette dérive ?

cette laide flagellation ?

 

à l’ombre des briquets

tu grilles tes étoiles

leurs cendres tombent

comme les mannes célestes

avec la précision d’une prose assassine

 

il n’y aura pas de premiers soins

ni de premiers saints

pour celui qui a tant guetté le diable

juste un cercueil sans voix

une chorale sourde

pour tes yeux muets

***​

je veux planter des arcs-en-ciel

embraser des étoiles mortes

plier la ligne d’horizon

afin que le soleil puisse s’allonger sur toi

et épouser tes rondeurs

 

j’aimerai plonger en toi

pour commencer à t’aimer

là où tes larmes finissent

***

qui dira du mal de moi

je n’ai que mon corps

mutilé

criblé de mots

dans un étang d’encre

où la feuille blanche

fait office de mouette

 

bien sûr que mes phobies parlent de violence !

 

par le prisme du quart-monde

je n’ai que la poésie pour excuse